Ma bibliothèque
Poème d'un ami...
J'aime ce poème, il me ressemble
car j'aime les livres...
Ma bibliothèque
La porte grince à l’ouverture. De l’huile, j’en ai mais je tiens à ce grincement.
J’allume la lumière. J’ai bien dit la lumière. Il n’y en a qu’une et il ne doit y en avoir qu’une. La grande lumière ne sied pas aux livres.
Pas de fenêtre non plus. Chaque livre est une fenêtre, çà suffit.
Un fauteuil club sous la lumière et les livres. Les livres partout, par terre. Pas de rayonnage. Les livres entassés.
Je vous entends déjà : « Comment vous ne prenez pas plus soin que çà de vos livres, vous les entassez par terre ? ».
-Si, si, j’en prends soin, je les entasse,… avec précaution. A quoi çà sert un rayonnage ?
Qui peut me dire l’influence du rayonnage sur la littérature ?
Vous voyez, vous restez silencieux ! Aucune influence ! La littérature rayonne toute seule ! Pas besoin d’en rajouter !
Bon, je continue…
De la poussière, de la poussière partout. On ne fait pas le ménage dans ma bibliothèque. Oui, je vois votre air réprobateur ! Mais pour qui vous prenez vous à vouloir faire le ménage dans la littérature.
En plus vous ne voudriez pas ranger les livres, les trier, les classer ?
Vous ne voudriez pas pour finir que je mette le prix dessus !
Non, non, attendez…
Assoyez-vous dans le fauteuil, laissez tomber vos bras sur le côté de l’accoudoir, oui, le bras droit, c’est cela. Vous sentez le livre sous votre main.
Prenez-le, lisez-le. Il est placé là où je l’ai laissé.
S’il est là, c’est que c’est celui qui m’a choisi en ce moment.
Il est ma bibliothèque.
Les autres, tous les autres, ce sont mes souvenirs…